top of page

« J’ai envie que ce soit la peinture qui décide », Émilie Boulanger


Algues marines, 21 x 29,7 cm. Photo : Basil Galloway
Algues marines, 21 x 29,7 cm. Photo : Basil Galloway

Émilie Boulanger est une artiste de 32 ans. Elle vit et travaille à Forcalquier. Elle présente ici une de ses encres, intitulée Algues marines.


Comment avez-vous choisi vos matériaux ?


Je travaillais dans une papeterie de luxe. Un jour, en nettoyant un stylo-plume avec un chiffon en coton, j'ai vu que des couleurs apparaissaient. Au contact de l'eau, l'encre noire se divise en couleurs. J'ai voulu essayer sur du papier qui se rapproche du tissu et j'ai choisi le papier vélin pur coton, un papier lisse mais avec un grain suffisant pour accrocher l'encre et l'eau. Quels sont vos gestes et procédés de création ?


Je compose en mouillant certaines zones du papier, en apposant l'encre et en trempant le papier dans l'eau. Il y a une danse qui s'installe quand j'explore certains paysages. Je tente de préserver une part d'aléatoire pour que cela soit spontané et enlevé, qu'on sente qu'il y a un mouvement. J'ai envie que ce soit la peinture qui décide et me fasse faire des choses. Que vous fait cette œuvre en particulier ?


J'y perçois ma fascination pour les profondeurs marines. J'ai un mélange d'attraction et de répulsion pour l'eau et c'est un thème qui revient beaucoup dans mes encres. Il y a aussi dans celle-ci un mouvement très doux, un côté « flouté », une attraction vers la surface. On imagine le silence des abysses où parviennent parfois les sons atténués par l'eau.

bottom of page